ENTRETIEN

"Plume permet de s'approprier notre respiration"

Sophrologie, plume et respiration

Entretien de Charlotte Chaudière, sophrologue
14 décembre 2018

Charlotte Chaudière est sophrologue, coach en développement personnel et relaxologue. Elle exerce depuis 2015 en entreprise et dans son cabinet dans le 20ème. Plume de Flux initiative a infiltré son cabinet depuis plusieurs mois afin d’accompagner de façon sensible la voix ( ainsi que la voie ) de Charlotte. Elle propose aux personnes qui viennent la voir d’utiliser Plume pour une douce transition vers un état de concentration propice ou pour accompagner le chemin vers la relaxation. Elle nous raconte son approche de la respiration, de son métier et ses retours d’expérience avec la Plume en séance de Sophrologie.

Comment votre expérience personnelle vous a-t-elle amené vers la sophrologie ?

Je suis comédienne de formation initiale. Ayant toujours voulu être actrice, j’ai essayé et fait plusieurs écoles : le laboratoire de l’acteur et le cours Florent. Sous pression permanente, j’ai commencé, au bout d’un certain temps, à être très stressée à l’idée de ne pas y arriver jusqu’à ce qu’arrive ma première crise d’angoisse. J’en ai fait de plus en plus, sans savoir vraiment pourquoi, quand ça allait m’arriver. Ce qui est devenu très handicapant. J’ai donc été obligé de trouver des outils pour me débarrasser de ces crises. Je les ai trouvés dans la sophrologie et le coaching. Assez rapidement, l’idée d’en faire mon métier m’a convaincue.

Aujourd’hui, je suis très contente, je fais quelque chose qui a du sens pour moi : aider des personnes à se sentir mieux dans leur peau. Le sophro-coaching agit sur des problématiques différentes : retrouver l’estime de soi, gérer des troubles du comportement alimentaire ou du sommeil, apprendre à gérer ses émotions, son stress et ses angoisses, etc. Ma formation et mon expérience personnelle m’ont beaucoup appris et m’ont aidé à développer davantage l’empathie nécessaire pour être réellement à l’écoute des personnes qui viennent me voir. Celles-ci reprennent petit à petit confiance en eux, apprennent à se détendre et surtout arrivent à réutiliser les outils acquis en séance, dans leur quotidien.

Flux initiative essaie d’éprouver les liens entre les mouvements du corps et les états de pensée. Nous croyons qu’être à l’écoute de son corps de manière juste et fructueuse, cela s’apprend et se ressent. Vous, en tant que Sophrologue et coach, que dites-vous de la phrase “ Penser, c’est aussi avec le corps “ ?

Aujourd’hui, je constate que les personnes sujettes au stress et aux angoisses passent à côté de leur corps. Elles sont souvent focalisées sur leurs pensées négatives. Elles ruminent des croyances limitantes : “ je ne suis pas capable de…, je n’y arriverais jamais… “ etc. Le fait est que leur mal-être mental et émotionnel est associé à des symptômes physiques forts : crises d’angoisses, tensions douloureuses, palpitations, troubles du sommeil, bouffées de chaleur, etc. Comme ces ressentis sont très désagréables, ils construisent une image de leur corps très négative, dans laquelle il devient impossible de puiser une expérience positive. Ils ont tendance à dissocier totalement le mental du corps, alors que l’un ne va pas sans l’autre.

Apprendre à appréhender le corps comme l’allié du mental est le point de départ : plus on pense son corps en conscience, plus on peut atteindre un état de bien-être et de sérénité. Mieux on se comprend, mieux on s’accepte, et naturellement, on gagne en estime de soi. De cette manière, on va alors pouvoir casser le schéma de pensée négatif pour entrer dans l’action.

Les gens ont souvent peur de leur corps. Ils en ont peur comme on a peur de ce dont on ne connaît pas. Il est indispensable de faire de son corps son allié, de faire face à nos ressentis, de se regarder, se toucher, écouter sa respiration et d’être à l’écoute des mouvements intérieurs et extérieurs. Tout ça en étant bienveillant. De la même manière que c’est important de se rassurer émotionnellement, c’est important de rassurer le corps en le touchant par exemple. Et surtout ne pas faire comme s’il n’existait pas parce qu’il est bel et bien là !

L’attention particulière à la respiration, non seulement comme un mécanisme naturel et autonome, mais comme un véritable levier pour apprendre à se connaître, est un des axes phares de la sophrologie. Que répondez-vous à quelqu’un qui vous demande : puis-je réellement apprendre à respirer ?

Oui bien sûr !

Malheureusement, c’est un fait : les gens ne respirent pas en conscience. Ils respirent machinalement, sans qu’ils aient est besoin d’y penser. Par conséquent, ils respirent souvent difficilement, ils sont en apnée, en hyperventilation, noués. La conséquence est que trop peu d’air entre dans leur corps, ils ne sont donc pas bien oxygénés. Or quand on respire mal, cela participe au fait qu’on rumine, qu’on ait des pensées négatives.

En sophrologie, on apprend à respirer profondément, on apprend à respirer par le ventre pour inspirer plus d’air. On apprend aussi à écouter, à observer sa respiration, pour que ça devienne un outil très fort de bien-être et de relaxation. Plus on va respirer profondément et longtemps, plus on va être détendus, relâcher, dans le moment présent et pouvoir avoir les idées claires. Donc c’est primordial !

De la même manière que les gens ne sont pas à l’écoute de leur corps, ils ne sont pas attentifs à leur respiration. Donc oui, bien sûr que ça s’apprend !

Comment votre apprentissage de la respiration vous sert-il au quotidien ?

Mon expérience a fait que j’ai été obligée de trouver mes propres outils. Par exemple, dès que je suis stressée, je me dis déjà : est-ce que tu respires ? Et en général, je ne respire pas ou mal. J’installe donc tout de suite ma respiration abdominale et cherche à identifier les tensions. S’il y en a, je suggère à mon corps de se relâcher. Personnellement, mon stress se loge principalement au niveau des épaules. Je les relâche complètement et me mets à respirer par le ventre, ce qui focalise mon attention sur mon corps, sur ma respiration. Tout ça délocalise mes pensées : je ne peux plus être stressée puisque je suis focalisée sur ma respiration, sur ma détente, sur moi.

Comment utilisez-vous la respiration dans une séance de sophrologie ?

La respiration est l’outil de base de la sophrologie. En séance de sophrologie, la personne s’installe confortablement, assise ou allongée, et se laisse porter par ma voix. On commence par respirer profondément et poser sa respiration. Pour ça, on va tout simplement l’observer, c’est-à-dire respirer en étant parfaitement en conscience. Après les exercices varient en fonction des personnes et des problématiques traitées.

Un femme allongée utilisant Plume pour se détendre, se recentrer, gérer son stress, calmer ses angoisses

Quand vous avez découvert et essayé l’objet Plume, qu’avez-vous ressenti ?

J’ai trouvé ça très intéressant, car c’est vraiment très apaisant de se laisser hypnotiser par les mouvements de la plume. Ce qui m’a plu aussi c’est que Plume oblige à se concentrer sur les mouvements de sa propre respiration ce qui crée une expérience très personnelle, presque intime et permet s’approprier notre respiration. C’est aussi un gain de temps énorme, car ça permet d’amener une détente beaucoup plus rapide.

De quelle manière l’objet Plume s’inscrit-il dans une de vos séances de sophrologie ?

En début de séance de sophrologie, soit après le coaching, je propose aux gens de mettre Plume et de fixer un point sur la plume afin de poser la respiration. En se concentrant sur un objet physique, les pensées sont plus faciles à mettre en suspens. C’est beaucoup plus simple de relâcher le mental. L’attention est focalisée sur un mouvement très relaxant : les plumes bougent au gré de l’inspiration et de l’expiration.

Le fait que la plume soit devant le visage est un réel atout, car ça coupe le champ de vision, ce qui permet de se mettre dans une bulle. Ainsi, on peut atteindre un niveau de relaxation beaucoup plus rapide que sans aucune aide. Ce qui est très intéressant parce que pour beaucoup de gens, se détendre n’est pas quelque chose d’évident et demande beaucoup de temps, ce qui peut en décourager certains.

Plume est un objet d’apprentissage et de pratique de la respiration, vous qui avez déjà des outils à votre porté, l’utilisez-vous ?

Oui parce que je trouve ça très apaisant. Je ne pense pas que ce soit un besoin pour moi, parce que, grâce à mon expérience, je sais me détendre facilement. En revanche c’est un plus pour moi : le plaisir dans tout rituel de relaxation. Et je pense que c’est un très bon médiateur pour ressentir les choses.

Enfin, à qui s’adresse selon vous l’apprentissage de la respiration et la sophrologie ?

À tout le monde ! Plus particulièrement aux personnes qui sont très stressées et qui ont du mal à gérer leurs émotions.

En sophrologie les problématiques sont très vastes, mais l’on revient souvent à la difficulté à gérer des émotions. Par exemple, des personnes qui n’arrivent pas à exprimer ce qu’elles ressentent ou qui refusent d’accepter des émotions négatives vont, grâce à la respiration,  lâcher complètement, c’est ce fameux lâcher-prise dont tout le monde parle. Cela consiste à apprendre à se dire : je laisse faire, j’écoute et observe, j’accueille les émotions sans les juger, je les exprime, si possible de la façon la plus positive possible, à travers le sport, l’art ou l’écriture, par exemple. Ainsi, je suis en mesure de m’en débarrasser, de passer à autre chose et de me sentir libre.

Charlotte Chaudière est sophrologue, coach en développement personnel et relaxologue. Elle exerce depuis 2015 en entreprise et dans son cabinet dans le 20ème arrondissement de Paris.

Entretien réalisé par Lucile Sauzet en octobre 2018.   

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