Inspirer. Expirer. Itérer.
08 septembre 2018
« Respire »
Postulat :
L’attention à la respiration est, dans beaucoup de pratique, l’un des premiers vecteurs dans l’écoute du corps et est nécessaire à l’équilibre de la santé.
Notre manière de respirer nous impacte directement. Son influence est d’autant plus importante que la situation est inhabituelle. Un effort intense, une émotion forte ou un sentiment d’angoisse étouffant nécessite souvent d’avoir appris à poser son souffle afin de revenir naturellement vers un état d’équilibre.
Comment faire comprendre et ressentir l’injonction « respire » ? Comment apprendre à quelqu’un à respirer ? Entre l’inspiration et l’expiration, Comment prendre conscience de la forme de ce flux d’air ?
Hypothèse :
Prendre conscience de l’effet de sa respiration sur son état augmente la connaissance de soi.
Problématique :
Objectif :
Itération
– utilise des plumes courtes et nombreuses
– encercle le visage
– s’attache aux oreilles
Immergée dans un paysage vaporeux, l’attention est belle et bien captée. L’attache à mes oreilles n’est pas confortable et ne tiens pas très bien. En plus, comme il n’y a pas de réglage de taille possible, son usage est donc trop restrictif. Les plumes bougent peu, car elles ne sont pas vraiment sur le chemin du souffle, elle l’encercle sans le traverser, les plumes sont trop courtes.
NB : La plume est une matière adéquat pour matérialiser le flux d’air, elle constitue la partie technique et opérationnel clé de l’instrument.
Itération
Maquette 2 :
– utilise des plumes plus longues et plus souples
– encercle le visage
– s’attache sous le menton
– fermeture adaptable à plusieurs tailles de visage
Les plumes sont maintenant sur le chemin de l’air, mais tellement proche du visage qu’à l’inspiration, elles viennent se coller à la bouche humide.La présence des plumes force agréablement la concentration, mais le contact entre mon visage et les plumes est gênant et le lien avec la respiration est difficile à percevoir.
NB : Face aux différences de morphologie, la possibilité d’ajustage est indispensable.
Itération
Maquette 3 :
– utilise des petites et fines plumes, en plus petite quantité qu’auparavant.
– en forme de cône
– encercle et englobe le visage
– utilise une plus grande surface de textile opaque
Cette maquette concentre le flux d’air et l’attention vers un unique orifice. Le cône étant structuré, les plumes sont éloignées du visage. Les plumes bougent mais discrètement. Et comme le regard est dans l’obscurité, c’est difficile à percevoir. Autre inconvénient, seul l’expiration par la bouche a un effet, ce qui est trop restrictif. Autre point négatif, l’immersion opaque devient presque anxiogène.
NB : L’instrument ne nécessite pas beaucoup de plume, le plus important est que les plumes soient bien choisies et que leur positionnement soit précis.
Itération
Maquette 4 :
– utilise peu de plumes, petites, à tige rigide
– en forme d’anneau souple
– à poser sur les épaules
– encercle le cou
– taille unique
– utilise une relativement grande quantité de textile
– libère le champ de vision
Le dispositif est simple et paraît moins fragile, en revanche il n’est pas affordant, son installation doit être explicité. Les plumes sont bien face à la bouche, mais l’instrument fige les épaules, là où la respiration nécessite souvent de relâcher les épaules. Visuellement, le paysage est un peu décevant. Le souffle a tendance à passer au dessus des plumes, ou d’amener l’utilisateur à baisser la tête et rentrer le menton, ce qui n’est pas une posture souhaitable.
Comme le dispositif n’est pas affordant, son expérimentation mène vers des usages non prévue à la conception. Son abstraction lui confère un statut de maquette déformable dans laquelle on peut projeter d’autre manipulation. Pourrait-on retourner les plumes pour les placer plus devant les yeux?
Les plumes suspendues face aux yeux procure une sensation douce et légère, propice à la contemplation visuelle, en lien avec les mouvements induits par le souffle. S’accrocher à la tête parait le plus intuitif et le plus agréable pour se concentrer sur la respiration en gardant le corps le plus libre de ses mouvements possible. Dans les plumes face à l’usager, seulement quelques unes au centre bougent et sur ces plumes seuls les brins bougent.
NB : Suspendre quelques plumes ( ou une grande ) dans le champ de vision et dans le passage du flux d’air sans qu’elles ne touchent le visage pour obtenir un effet de lévitation.
Itération
Maquette 5 :
– utilise une grande plume d’autruche.
– en forme de serre-tête ou de visière
– s’accroche autour de la tête
– fermeture adaptable à plusieurs tailles de visage
– utilise peu de textile
– capte subtilement le champ de vision
La plume parait voler face à moi, ce qui donne une sensation de magie et de légèreté. L’instrument est simple et son usage est intuitif quand la forme et l’installation de la visière ou serre-tête est déjà introduit dans l’imaginaire des usagers. L’attention est justement captée par les mouvements délicats de la plume d’autruche qui accompagne subtilement mais sans ambiguïté la respiration. Lors du rangement, l’instrument est volumineux dans l’espace par son extension dans plusieurs directions. De plus, la plume peu s’abimer.
NB : Les principes formel et d’usage sont validés.
Itération
Maquette 6 :
– utilise une grande plume d’autruche.
– en forme de serre-tête ou de visière
– s’accroche autour de la tête
– fermeture adaptable à plusieurs tailles de visage
– utilise peu de textile
– capte subtilement le champ de vision
– le plume est détachable
– le bandeau est structuré
– pictogramme brodé
L’usage est subtilement plus efficient. Le pictogramme donne une identité forte et donne une indication d’usage à ceux qui en cherche une.
NB : Les prochaines maquettes ( non montrées ici ) permettent d’affiner la conception : patronage, étape de montage, répartition de la matière. Puis de préciser le choix de couleur et des matériaux, en fonction du terrain d’application.