Chantier Leroy Merlin Source associant design et approche ethnographique basés sur la conception et le test d’aménagements climatiques sur mesure redéfinissant un confort organique saisonnier.

Cette recherche-action, appelé chantier de recherche est pilotée par Lucile Sauzet et mené en duo avec Camille Arnodin ( directrice d’études qualitatives – co-construction et participation citoyenne ) auprès de quatre familles. Les deux premières familles testent des aménagements climatiques pour se rafraîchir lors de la saison chaude et les deux autres familles testent des aménagements climatiques pour se réchauffer l’hiver. Cette recherche explore les ressentis de chaleur et de fraîcheur des habitants ainsi que leurs stratégies individuels et collectives pour s'autoréguler. Elle fait l’hypothèse que les transformations écologiques ne se feront que si la sobriété dans l'habitat devient abordable et surtout désirable.
Ce chantier est financé par Leroy Merlin Source, réseau de recherche sur l’habitat.
Un COPIL, composé de Pascal Dreyer ( Coordinateur Leroy Merlin Source ), Denis Bernadet ( Animateur scientifique Leroy Merlin Source ), Claire Letertre ( Cheffe de projet des savoirs de l'habitat et responsable de Leroy Merlin Source ), Benjamin Graindorge ( designer ) et Gaëtan Brisepierre ( sociologue de l’énergie ) suit le chantier.
Ce chantier, en cours, a débuté en février 2022 et finira en septembre 2023 avec la livraison d’un rapport de recherche avec les résultats du chantier.
L’amélioration thermique des bâtiments est un enjeu climatique à grande échelle. Les citoyens sont sensibilisés à l’importance de baisser leur consommation d’énergie et désireux de participer à cet enjeu collectif. À l’échelle des foyers, ce changement des pratiques est souvent vécu comme un effort, une discipline à appliquer, une diminution de confort ou au mieux à un renouvellement ou bon usage des installations.
Les solutions efficaces d’amélioration thermique de l’habitat sont aujourd’hui abordées par l’angle du bâti via les dynamiques de construction et de rénovation. Ces échelles architecturales n’ont pas forcément d’effet sur la façon de vivre des habitants, car elles ne modifient pas toujours les usages ou le confort à l’intérieur de la maison.
Les arguments écologiques et économiques ne suffisent pas pour convaincre de nombreux foyers à investir dans le but de réduire leur consommation. Si la nécessité de rénovation n’est pas motivée par une perspective d’amélioration du confort, elle est difficilement envisageable. Confort et énergie sont effectivement très liés.
Le chantier de recherche fait l’hypothèse que pour amener les foyers à baisser leur consommation, il faut apporter au sein du logement de nouvelles formes et matières au confort et créer/co-créer de nouveaux usages. Le confort moderne (Trente Glorieuses) a répondu aux enjeux d’une époque précise. Comment faire évoluer les représentations, normes et esthétiques du confort à l’ère de l’anthropocène ? Quelles en seraient les traductions en termes de formes et les matières ?
Ces nouvelles formes, moins consommatrices et plus respectueuses de la santé environnementale, doivent être désirables, non pas seulement pour leur qualité écologique à grande échelle, mais pour la sensation de bien-être qu’elles procurent. Les nouveaux usages doivent être en adéquation avec les modes de vie de demain afin que leur adoption ne soit pas perçue comme un effort, mais comme un confort supplémentaire, incarné par le sentiment de vivre dans un habitat sain, qui prend soin de ses habitants et de l’environnement. Pour cela, l’hypothèse du chantier postule que les nouveaux matériaux et nouveaux aménagements vont apporter de belles opportunités techniques et esthétiques pour la définition d’un confort plus souple que le confort moderne. Nos aménagements pourraient être plastiques et saisonniers, à l’échelle du corps au plus près des spécificités de chaque foyer.